Dimanche soir, le Président de la République a expliqué aux Français les dispositifs qui fonctionnent en Allemagne et qu'il convient d'adapter chez nous, notamment pour le coût du travail. Il a fait cette comparaison comme je la fais, par exemple, à propos de l'alternance.
A contrario, et c'est ce que j'ai dit ensuite quand j'ai été interrogée, il faut savoir que l'Allemagne s'inspire de la politique familiale menée en France. J'ai moi-même reçu Ursula von der Leyen lorsqu'elle était en charge de la famille, car elle souhaitait s'inspirer de notre politique familiale et développer une palette de modes de garde diversifiée. Je vous rappelle que le taux de natalité en Allemagne est de 1,4 enfant par femme, contre 2,1 chez nous, en France.
L'Allemagne s'inspire donc de nous sur certains sujets, et nous nous inspirons de l'Allemagne sur d'autres sujets importants. Mais nos dispositifs, notamment ceux qui concernent l'accompagnement des demandeurs d'emploi, ne sont pas construits de la même manière – je l'ai rappelé et le rapport le montre également : les personnels qui s'occupent de l'accompagnement sont plus nombreux en Allemagne, mais l'indemnisation est nettement inférieure. Nous faisons, nous, le choix d'un accompagnement de qualité, mais aussi d'une indemnisation plus importante.
S'agissant du développement de l'alternance, là aussi, nous nous inspirons de l'Allemagne, sans toutefois calquer le dispositif puisqu'il n'y a, là-bas, ni quotas ni mesures d'incitations financières. J'observe que certaines grandes entreprises ont leur propre organisme de formation, ce qui était le cas en France il y a vingt ou trente ans mais ne l'est malheureusement plus. Il faut revenir vers ces dispositifs, car ils correspondent à des formations intégrées aux besoins et à la culture de l'entreprise et permettent une formation plus efficace.
Enfin, le dispositif des emplois aidés est nécessaire dans certaines périodes et il convient d'en augmenter le nombre lorsque le besoin s'en fait sentir. Toutefois, et je pense que vous partagez cette préoccupation, on ne peut pas non plus se permettre de laisser des personnes dans des contrats aidés, car il s'agit d'un dispositif temporaire. Il faut faire en sorte que les personnes qui en bénéficient s'intègrent beaucoup plus facilement sur le marché de l'emploi.
J'entends parler des contrats aidés depuis que je me suis engagée en politique, même s'ils portent des noms différents au fil des ans. Notre objectif, et je le rappelle car on en voit l'efficacité aujourd'hui pour les personnes les moins qualifiées avec la préparation opérationnelle à l'emploi, est d'offrir des formations qui correspondent à la fois aux besoins de l'entreprise et aux attentes des demandeurs d'emploi.