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Intervention de Claude Greff

Réunion du 31 janvier 2012 à 15h00
Débat sur les performances des politiques sociales en europe

Claude Greff, secrétaire d'état chargée de la famille :

Sur votre première remarque, je dirai que c'est ce vers quoi nous allons : nous voulons que la France dispose d'une offre globale de services ; nous voulons une prise en charge globale de la personne. C'est comme cela que nous travaillons, et nous avons compris qu'il y avait un besoin de transversalité des ministères. Une information complète est aujourd'hui mise en place, avec un soutien, avec des conseils pour les familles, notamment monoparentales, et pour les bénéficiaires du RSA. J'en parlais tout à l'heure : beaucoup de personnes ne savent pas qu'elles peuvent bénéficier du RSA, et passent à côté de cette solution ; nous devons donc mettre en place un meilleur accompagnement.

Une fois que nous arrivons à répertorier celles et ceux qui peuvent bénéficier du RSA, nous leur donnons la priorité. À destination des familles monoparentales, nous essayons de développer des offres de garde spécifiques pour les personnes en recherche d'emploi : elles ont besoin de modes de garde atypiques – deux heures par-ci par-là, toute la nuit –, puisque souvent ce sont des horaires atypiques qui sont proposés pour un premier emploi. Nous faisons quasiment du cas par cas, du sur-mesure, pour celles et ceux qui sont en recherche d'emploi.

Quant au congé parental, nous rencontrons une vraie difficulté. J'ai beaucoup travaillé, avec Roselyne Bachelot, sur les résultats de la conférence du 28 juin dernier sur le partage des responsabilités professionnelles et familiales. Nous avons écouté les partenaires sociaux, car ce genre de négociations ne peut être envisagée qu'avec eux ; mais il n'y a pas eu de consensus. J'oserai même aller plus loin : j'ai le sentiment que ce n'est pas, pour eux, une priorité. Je le dis avec mon intime conviction, après les négociations et les rencontres que nous avons eues.

C'est pourtant bien, pour le Président de la République, une priorité ; il a vraiment demandé que nous travaillions sur le congé parental. Mais, vous le savez, certains sont favorables à un congé parental plus long – mais nous disons stop, car les femmes s'éloigneraient beaucoup trop de l'emploi ; certains voudraient des congés parentaux plus courts mais mieux rémunérés. Il y a celles et ceux qui veulent que le congé soit partagé à égalité entre les hommes et les femmes ; il y a celles et ceux qui veulent qu'il y ait deux mois pour les hommes obligatoirement, au détriment du congé parental et j'allais dire de l'enfant. Or c'est, bien sûr, l'intérêt supérieur de l'enfant qui doit primer.

Aujourd'hui, il n'y a donc pas de consensus sur ce sujet. En Europe même, il n'y a pas d'uniformité. C'est un sujet de société, sur lequel nous devons avoir un vrai débat. Nous avons organisé plusieurs axes de travail sur le congé parental et les congés familiaux dans leur ensemble. Nous devons continuer notre action.

Nous appartenions toutes les deux à la délégation aux droits des femmes : vous avez pu le constater, il n'y a pas d'unisson sur ce sujet, même en France. Je le disais, les partenaires sociaux ne se sont pas véritablement engagés : ils devaient nous rendre un rapport sur ce sujet, mais il n'est toujours pas arrivé.

C'est un sujet de préoccupation, et le Président de la République veut que ce sujet soit pris à bras-le-corps. Travaillons, afin que la France innove en ce domaine, ce que ne font pas les autres pays européens.

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