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Intervention de Stéphane Beaudet

Réunion du 25 janvier 2012 à 18h00
Commission d'enquête relative aux modalités, au financement et à l'impact sur l'environnement du projet de rénovation du réseau express régional d'Île-de-france

Stéphane Beaudet, vice-président de l'AMIF et de sa commission « Transports et Déplacements », maire de Courcouronnes :

Je suis plutôt en accord avec l'analyse de M. Lefebvre, même si les problèmes ne sont pas les mêmes sur la ligne D dans la mesure où la SNCF y est seule gestionnaire.

Je pense en effet que le STIF manque de moyens, y compris humains, mais aussi que ses missions ne sont pas forcément adéquates. Il est vrai que ses compétences doivent être renforcées, notamment pour ce qui concerne le développement de grosses infrastructures, mais, pour l'instant, un tel renforcement est impossible, pour des raisons fonctionnelles mais aussi de pertinence territoriale : on dénombre 122 contrats de type II – CT 2 – signés en Île-de-France, gérés par onze personnes seulement. L'ouverture, prévue par la loi sur la solidarité et le renouvellement urbain (SRU), de délégations de compétence, notamment au bénéfice d'autorités organisatrices de proximité, est selon moi une nécessité, en particulier en Grande couronne.

Une autre difficulté est que les lignes de RER sont longues, s'étendant de part et d'autre de Paris, alors que les problématiques d'aménagement urbain sont fondamentalement différentes d'une zone à l'autre. Le déséquilibre entre l'est et l'ouest, qui fait tant débat, est l'exemple le plus connu, mais il n'est pas le seul. Si bien que les élus comme les associations d'usagers – dont certaines comptent des techniciens hors pair – ont tendance à adopter une vision très territoriale du RER et ne partagent absolument pas une culture commune. Le résultat est que les opérateurs, qui portent les projets et même souvent les imaginent, ont pour terrain de jeu la région entière. J'ai évoqué tout à l'heure la question de la coupure de la ligne D : avec qui en discuter ? Au sein de quelle instance ? Nous devons nous doter d'une culture commune liée à des bassins de population. Si l'avenir du RER nous laisse perplexes, c'est d'abord pour des raisons financières, mais aussi faute d'une vision. Nous ne sommes pas là pour discuter de l'opportunité du projet de Grand Paris, ni de celle d'une fusion entre Arc express et la « double boucle ». Mais si ce projet est mené à son terme, je doute qu'il réponde, ne fût-ce qu'en partie, aux problèmes auxquels le RER est confronté. Le réseau est en panne de projet : je ne vois pas de possibilité de se réunir autour d'une table – comme au moment du débat sur la convergence entre Arc express et la « double boucle » – afin de s'interroger sur l'avenir du RER. Or, alors que toutes les réunions de concertation aboutissent à la même conclusion – la priorité est de s'occuper de l'existant –, rien n'a fondamentalement changé, à part une partie du matériel et quelques aiguillages. Et malheureusement, cela risque de durer.

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