Soyez le bienvenu, monsieur Huchon. En tant que président de la région Île-de-France, vous présidez aussi le conseil d'administration du Syndicat des transports d'Île-de-France (STIF). À ce titre, vous occupez une place centrale dans l'organisation et la définition des transports en Île-de-France. Il est donc déterminant, pour notre commission, de vous entendre sur l'orientation des contrats pluriannuels en cours de renouvellement avec la RATP et la SNCF. Vous aviez regretté, au lendemain de la publication d'un rapport de la Cour des comptes sur les transports en Île-de-France, il y a un peu plus d'un an, que « la SNCF et la RATP ne communiquent pas toujours les données indispensables ». Ce rapport constituant l'une des bases de travail de notre commission, vous comprendrez que nous vous interrogions sur un tel sujet. Y a-t-il eu des progrès ? La Cour avait même regretté que les opérateurs s'abritent parfois derrière des notions telles que le « secret des affaires » ou la « confidentialité commerciale » pour ne pas avoir à transmettre certaines données relatives à leur activité : attitude plutôt étrange de la part de transporteurs publics en situation de monopole, en l'occurrence sur le RER et le Transilien.
Depuis la réforme de 2005, le STIF a l'entière responsabilité de l'organisation des transports publics en Île-de-France ; encore faut-il que l'État assume sa participation financière à la hauteur des besoins. À cet égard, quelles conclusions tirez-vous du plan de mobilisation des transports, doté de 17,8 milliards d'euros et défini par la région en juin 2008 ? Quels sont, dans le cadre de ce plan, les financements dévolus à la modernisation et à la « désaturation » du RER ?
M. Pepy, président de la SNCF, a souligné devant notre commission l'importance de la convention passée entre l'État et la région, le 26 septembre dernier. Cette convention, qui devrait permettre de financer des opérations en faveur du RER à hauteur d'1 milliard d'euros, a-t-elle pour objectif de solder les comptes entre l'État et la région ? Quelle est la part de chacun ? Financera-t-elle des projets déjà programmés ou d'autres qui restent à définir ?
Par ailleurs, il nous semble que les associations d'usagers aimeraient être davantage consultées sur les choix relatifs à la rénovation comme à l'acquisition des matériels. L'accessibilité, l'aménagement intérieur, le nombre de places assises dans les rames ainsi que la configuration globale de celles-ci sont évidemment des sujets qui leur importent au premier chef. Que pouvez-vous faire de plus, en ce domaine, en amont de la décision ? Plus généralement, quels sont vos rapports avec les constructeurs ? Les marchés conclus par le STIF sont-ils faciles à suivre ? Avez-vous eu, sinon des conflits, du moins des difficultés dans ces relations ? Enfin, indépendamment de la capacité des industriels quant aux plans de charges, vous paraît-il financièrement possible d'accélérer la mise en service des nouvelles rames à deux étages sur la ligne A, pour aller au-delà de trois nouvelles unités par trimestre, voire de deux par mois ?