Je voudrais insister sur le devenir de l'industrie ferroviaire, qui emploie au total 22 000 salariés en France, dont un tiers dans le seul Nord-Pas-de-Calais.
Je pense que cette industrie a un grand avenir en termes de développement. La France a des atouts ; encore faut-il se donner des perspectives de développement industriel ! Je le sais pour siéger au bureau du Conseil national de l'industrie. Le Président de la République dit vouloir relancer l'industrie. Syndicats, patronat, pouvoirs publics, nous avons tous à y prendre notre part. Quand je lis dans le Journal de l'Environnement que 10 à 15% du trafic automobile doivent être reportés sur le trafic ferroviaire ou que je mesure les besoins en termes de sauts technologiques et de coopérations, je ne doute pas que votre commission d'enquête ait un rôle à jouer pour donner une perspective de développement à notre industrie.
Pour autant, aucun avenir ne peut se construire sur une friche. Il faut donc sauver ce qui peut l'être : des entreprises, certes, car beaucoup sont dans les difficultés ou au bord de la faillite, mais aussi des savoir-faire et des compétences. Je m'inquiète d'autant plus que le Livre blanc de la Commission européenne sur les transports mentionne à peine l'industrie. Or, la CGT considère qu'en France comme en Europe, l'industrie ferroviaire peut être un moteur pour le développement, avec ses pôles de compétitivité, ses centres d'essais, et avec un fort investissement collectif, en lien étroit, bien entendu, avec les services publics – SNCF et RATP.
Gardons à l'esprit qu'il est toujours possible d'avoir, en même temps, un transport ferroviaire qui se développe et une industrie qui disparaît. C'est ce qui arrivera si nous conservons la stratégie actuelle.