Didier Tabuteau, qui fut le premier directeur général de l'Agence du médicament, l'a très bien dit : une campagne sanitaire ne peut réussir contre le tissu sanitaire. Le divorce est consommé : les syndicats de médecins généralistes affirment ne pas avoir été associés alors que Mme Bachelot-Narquin a eu l'occasion d'énumérer toutes les dates auxquelles elle a reçu des médecins. En tout cas, sur le terrain, si les médecins n'ont pas fait campagne contre la campagne, nous avons constaté que beaucoup d'entre eux ne l'ont pas relayée, se sont braqués et ont dit à leurs patients que la vaccination n'était pas nécessaire. À cet égard, c'est un échec. Cela dit, si la situation avait été très grave, il aurait certes mieux valu que les médecins soient là pour soigner plutôt que pour vacciner. Quoi qu'il en soit, tout aurait dû être fait pour que les médecins se comportent comme des relais et non comme fossoyeurs du message. À l'avenir, il conviendra de préparer toute action avec le tissu sanitaire – médecins et pharmaciens –, faute de quoi elle sera vouée à l'échec.