Tous les grands pays responsables ont fait le choix de la vaccination. À l'époque, il était difficile d'en faire un autre sans faire prendre un risque considérable à la population. On peut discuter des modalités et de la façon dont le dispositif a été mis en oeuvre mais, personnellement, je pense qu'un tel choix n'était pas une erreur.
J'ai discuté avec les Anglais, les Américains et les Canadiens à l'automne dernier. Ils ont observé les mêmes phases que nous. En raison d'un engorgement extrême, au Canada et aux États-Unis, des gens faisaient la queue la nuit précédente pour se faire vacciner le lendemain matin ! Et cela provoquait des protestations.
Ces pays se sont posé les mêmes questions que nous : a-t-on raison d'inciter autant à la vaccination ? Quelle est la létalité précise du virus ? Encore au début du mois de décembre, les Canadiens et les Américains pensaient, comme nous, que le risque était élevé et qu'il fallait vacciner.
Les interrogations et les débats que nous avons observés chez nous ont largement eu lieu ailleurs. Simplement, nous avons peut-être voulu mieux nous préparer que les autres. Nous étions assez en avance, alors que certains pays avaient été moins diligents. Or il se trouve que ceux qui avaient moins diligents que nous s'en sont mieux tirés, la pandémie ayant été ce qu'elle a été. C'est très bien ainsi mais il me semble que, pour un pays comme la France, il était difficile, compte tenu des informations dont on disposait, de ne pas faire le choix de la vaccination.