Le plus simple est de reprendre les débats de la cellule.
La question de la vaccination a été un moment important. Dès le 5 mai 2009, la cellule a envisagé l'hypothèse d'une vaccination. Le ministère de la santé a rappelé les délais dans lesquels cette décision devait être prise, pour tenir compte de l'arrivée des vagues de virus à l'automne. Lors de la réunion du 12 mai 2009, le ministère de la santé a rendu compte des négociations qu'il avait entamées en vue de l'acquisition de vaccins. Ainsi, dès les premières réunions, il a alimenté le travail interministériel au sein de la cellule opérationnelle pilotée par le ministère de l'intérieur sur la préparation à la mise en oeuvre de la vaccination.
Concernant les modalités de celle-ci, il faut reprendre les comptes rendus du 15 juillet et du 22 juillet 2009. Le ministère de la santé, sur la base de son expertise, confortée par un certain nombre d'expertises internationales, a précisé que la vaccination devrait être réalisée dans des centres séparés, à la fois pour protéger la population et pour tenir compte des caractéristiques particulières du vaccin conditionné en multidoses.
Il ne faut pas oublier que, pendant une grande partie de cette phase de préparation, nous étions dans l'incertitude : le ministère de l'intérieur n'a pas de compétences sanitaires éprouvées et les experts n'étaient pas tous d'accord sur l'évolution de la maladie. Un débat était né autour de l'éventualité de la mutation du virus et de l'arrivée d'une seconde vague pandémique au début de l'année 2010. L'hypothèse, qui s'est révélée fausse a posteriori, était que ce virus pouvait tuer.
Voilà ce qui a conduit le Gouvernement à organiser un système spécifique de vaccination collective à destination de l'ensemble de la population.
Quasiment jusqu'à la fin du mois de novembre et au début du mois de décembre, on pouvait douter de la dangerosité du virus. Ensuite, dans le cadre des orientations stratégiques du Gouvernement, nous avons mis en oeuvre cette offre spécifique de vaccination, qui a été ajustée pour tenir compte des pics de fréquentation – avec notamment un pic important aux alentours du 20 novembre, avant que la fréquentation ne se tasse. Enfin, dès le début du mois de janvier, le ministère de l'intérieur a insisté pour que l'on tienne compte de cette baisse d'affluence dans les centres de vaccination, pour que l'on développe d'autres capacités de vaccination, en entreprise, puis dans les hôpitaux, et pour que l'on ferme les centres de vaccination à la fin du mois de janvier, ce qui n'était pas alors l'hypothèse retenue par le ministère de la santé.
Compte tenu de l'ensemble des contraintes sanitaires et de l'état des connaissances transmises par le ministère de la santé et les autorités sanitaires, nous avons essayé malgré tout d'organiser cette réponse en termes de vaccination et d'ajuster les conditions de son fonctionnement à la réalité de la dangerosité du virus et à la fréquentation des centres par la population.