Le problème est beaucoup plus profond. J'ai l'impression que les gens ne raisonnent plus en termes de balance bénéficerisque collective mais en termes de balance bénéficerisque individuelle. Je me suis rendu compte, en tant que pharmacienne, que les gens ne voient pas, dans la vaccination, un moyen de protéger l'ensemble de la population. Ils calculent les risques entraînés par la maladie et les effets secondaires de la vaccination pour eux-mêmes : comme ils ne voyaient pas d'hécatombe due à la grippe et qu'on leur disait qu'il pouvait y avoir des effets secondaires à une vaccination, ils préféraient prendre le risque d'attraper la maladie, considérant qu'ils avaient plus de chances d'en guérir que d'en mourir.
Je ne vois pas ce qu'on peut faire pour inverser la tendance. Si, demain, on trouvait un vaccin contre le sida, je ne suis pas sûre que les Français courraient se faire vacciner…