Nous ne disposons pas d'une cartographie d'ensemble de tous ces mouvements. Selon l'expérience dont nous disposons, des groupes tels que ceux s'opposant à la vaccination contre l'hépatite B, le papillome humain ou la rougeole, les oreillons et la rubéole, s'organisent par groupes de langue. À titre d'exemple, en Suisse, des mouvements s'adressent aux populations parlant allemand, ce qui leur procure un impact dans les cantons alémaniques de la Suisse mais non dans les cantons francophones. Aux Pays-Bas – mais il ne s'agit pas véritablement d'un phénomène sectaire –, nous avons observé, dans une zone déterminée, des croyances religieuses régionales hostiles à la vaccination des enfants. Il ne faut pas, pour autant, stigmatiser des populations identifiées en fonction de leur langue ou de leur religion. Mais, si nous voulons définir une stratégie communautaire, il nous faut intégrer tous les facteurs d'acceptation, et donc tenir compte de ces groupes minoritaires, même si nous ne rencontrons pas de problème avec la majorité. Dans une pandémie, on ne peut tenir à l'écart une partie de la population.