Pour compléter cette analyse, il semble que la grippe A(H1N1) a touché davantage d'enfants que ne le fait la grippe saisonnière. Sans doute, pour un enfant malade, le risque de décès n'est-il pas plus important, mais davantage d'enfants ont été malades. Pour un même niveau de létalité, il en résulte plus de morts.
Par ailleurs, s'il est exact que les infections respiratoires aiguës sévères sont enregistrées, l'attribution d'un décès à la grippe peut se révéler difficile. Par exemple, le démarrage de la grippe – avant même qu'elle soit symptomatique – peut être le facteur qui entraînera une décompensation de l'équilibre précaire d'un patient diabétique âgé et provoquera le décès. Il n'est pas évident, pour un clinicien, de déterminer ce qui est à l'origine de cette décompensation. D'où le recours aux études statistiques, qui permettent d'éviter ces biais.
Je vous remets une copie de l'étude allemande dont il a été question. Elle n'a pas été financée par les laboratoires. C'est l'équivalent allemand de l'Institut de veille sanitaire qui l'a réalisée, sur la base d'études rétrospectives de cas. La revue où l'article est publié possède un comité de lecture composé d'experts.