Nous pouvons, en effet, imaginer un système plus léger. Car l'origine du problème est financière : les États qui ont investi dans les vaccins ne sont pas disposés à les fournir aux autres États membres qui n'ont pas suivi la même démarche, d'autant qu'ils pourraient en avoir besoin plus tard. D'où l'idée d'un partage virtuel des stocks entre ceux qui en avaient trop et ceux qui n'en avaient pas assez, et ce en utilisant des systèmes communautaires pour faciliter les échanges. Cela a bien fonctionné dans le cas de la Bulgarie, comme pour la vente de surplus de vaccins entre États membres à la suite du passage de deux doses à une seule. Des solutions sont donc possibles sans investir trop d'argent.
Peut-on définir une stratégie vaccinale commune ? Cela ne me paraît pas possible au niveau des vingt-sept États européens car les infections se déplacent géographiquement. On ne peut donc avoir en permanence la même approche dans tous les États membres. Toutefois, on peut chercher à éviter des approches trop différentes concernant les groupes « cibles » à vacciner. C'est pourquoi le comité de sécurité sanitaire a pris l'excellente décision d'essayer de définir quels étaient ces groupes cibles et d'obtenir, sur cette base, un minimum d'accord entre les États membres. Le reste des décisions appartenait librement à ces derniers : ainsi, certains pays ont choisi de vacciner d'abord les responsables politiques, les parlementaires, les hauts fonctionnaires ou encore les pompiers…