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Intervention de Christian Blanc

Réunion du 9 mars 2011 à 16h00
Mission d'information sur la compétitivité de l'économie française et le financement de la protection sociale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Blanc :

Il est intéressant de constater, au fil des auditions, que les économistes expriment des avis partagés.

L'Allemagne s'est donc engagée dans une politique de l'offre généralisée, au détriment des pays qui mènent une politique de la consommation comme la Grèce et le Portugal mais aussi la France. On voit les dégâts auxquels peut conduire une telle politique menée sur le long terme même si, ce à quoi je crois assez peu, elle est corrigée par des coopérations à venir : dans quinze ans, l'Europe pourrait être allemande. Je ne suis pas certain que ce soit un objectif, ni d'ailleurs un cadeau à faire aux Allemands, mais ceux-ci estiment à juste titre que, compte tenu de la rapidité de la mondialisation, l'Union européenne ne résistera pas – et donc l'Allemagne non plus – si elle ne s'arme pas de politiques efficaces. Voilà qui alimentera notre réflexion.

J'ai par ailleurs retenu des propos de M. Christian Saint-Étienne que ce n'est pas par des politiques sectorielles que nous parviendrons à résoudre ce qui est un problème de cohérence. Qu'il s'agisse de politique économique, éducative ou de recherche, l'État, en France, a un problème fondamental d'organisation. La démultiplication des administrations, des corps et des textes rend l'action illisible. En Europe comme en Chine ou en Inde, la production se fait dans des territoires qui doivent mutualiser leurs efforts. Or les relations des grands groupes avec leur banque ne sont pas les mêmes selon qu'ils ont affaire au Kreditbank de Bavière ou à BNP-Paribas en France : dans le premier cas ils ont un seul interlocuteur, dans l'autre des bureaux et des commissions multiples… Quand on est confronté à une crise systémique, il est essentiel de favoriser la production par une organisation optimale. C'est ce sur quoi nous devrons insister au terme de nos travaux, et il nous faudra faire des propositions en ce sens. Je regrette d'ailleurs que le référendum de 1969 ait eu une issue négative. Étant donné le potentiel de la France, la régionalisation proposée par le général de Gaulle, si elle avait été engagée alors, aurait probablement produit des effets considérables ; Adenauer, en régionalisant l'Allemagne après la guerre, lui a rendu le plus grand des services. Je souhaite connaître votre sentiment, messieurs, sur l'organisation des territoires, régions et métropoles.

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