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Intervention de Jean-Claude Volot

Réunion du 8 juin 2011 à 16h00
Mission d'information sur la compétitivité de l'économie française et le financement de la protection sociale

Jean-Claude Volot, médiateur des relations interentreprises industrielles et de la sous-traitance :

Le monde de l'industrie a besoin d'un climat de confiance pour investir et se développer. Depuis dix ans, les industriels français se sont comportés comme des épargnants, en augmentant leurs fonds propres. Pour sortir de cette situation, il faut cesser de remettre sans cesse en cause les règles fiscales. Ainsi, la modification des bases de l'impôt de solidarité sur la fortune est propre à attiser les craintes. Il existe d'ailleurs au Sud-est de Bruxelles une grande forêt que les Bruxellois appellent le « ghetto des riches Français » : des entrepreneurs français ont vendu leur entreprise et sont venus y cacher leurs valises de billets…

Il est capital de demander aux filières d'établir des stratégies globales. Ces stratégies devront ensuite être déclinées pour l'ensemble des entreprises, jusqu'à la plus petite. En tant que président du comité consultatif « Industrie et financement des entreprises » au Commissariat général à l'investissement, j'ai dû me battre pour obtenir une enveloppe de 69 millions d'euros, dont le montant prévu était initialement de 300 millions, pour des actions collaboratives de filière et d'agglomération pour chacune des filières. Nous attendons des projets dans ce domaine, qui doivent tous intégrer les trois mots magiques que sont « stratégie », « recherche-développement » et « exportation ». Lorsque ces mots n'apparaissent pas, nous demandons aux auteurs des dossiers de s'efforcer de les y faire figurer. Cela fait aussi partie d'une stratégie de filière.

Les entreprises françaises sont globalement performantes, mais les chefs d'entreprise possédant une stratégie réelle sont peu nombreux – les autres recourant à l'intuition, à la tactique ou à l'itération quotidienne. C'est la raison pour laquelle M. Jean-François Dehecq, M. Christian Estrosi, M. René Ricol et moi-même avions demandé de pouvoir disposer d'une enveloppe permettant un effet de levier. La situation du Commissariat général à l'investissement est exceptionnelle et prometteuse pour l'avenir.

Oui, il y a des choses à faire pour les petites et moyennes entreprises. Oui, il faut pousser les responsables de filière à établir des stratégies. Il faudrait aussi, au moins pour la durée d'une mandature, ne pas trop modifier les règles fiscales s'appliquant à l'entreprise, afin d'assurer un climat de confiance.

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