Ces lobbies anti-vaccins sont très puissants : comme tous les extrémistes, même s'ils ne sont pas nombreux, ils savent très vite faire parler d'eux.
J'avais déjà pu mesurer leur pouvoir lorsque j'ai été désigné comme expert sur la vaccination anti-hépatite B et le risque de sclérose en plaques. J'ai travaillé pendant un an avec Mme Bertella-Geffroy.
L'exemple le plus frappant de l'intervention des lobbies anti-vaccins dans le cas de la grippe A(H1N1) est la publication dans tous les médias, le jour même où la ministre de la santé s'est fait vacciner devant les caméras, d'informations sur le prétendu risque d'être victime du syndrome de Guillain-Barré du fait de la vaccination.
Cela m'a d'ailleurs empêché de vacciner l'équipe de France de rugby de passage à Paris avant une rencontre contre les Samoans : dans l'avion qui amenait l'équipe de Toulouse à Paris, David Marty a téléphoné à sa femme, qui est infirmière, et celle-ci lui a fortement déconseillé de se faire vacciner en raison du risque de syndrome de Guillain-Barré associé à la vaccination. Résultat : à l'exception de deux joueurs, tous ont refusé de se faire vacciner…