Le professeur Gentilini a raison, on a utilisé contre cette possible pandémie de grippe H1N1, les plans prévus contre la grippe H5N1, sur lesquels le Gouvernement avait beaucoup travaillé. Or, on a très rapidement su que le virus H1N1 n'avait pas, en tout cas a priori, la même virulence que le H5N1.
L'Organisation mondiale de la santé doit-elle, selon vous, messieurs, demeurer l'organisation sanitaire de référence sur le plan mondial, tant en matière d'information que de plans d'action ? Comment fonctionne-t-elle et quel rôle a-t-elle joué exactement ? Vous semblez dénoncer son armada d'experts…
Vous avez tous deux regretté le manque de souplesse des plans mis en oeuvre. C'est certain mais dans le même temps, il y a eu, à plusieurs reprises, d'étranges ruptures. De mai à juin, la mobilisation, notamment des centres 15, a été extrême et des hospitalisations sans doute indues ont eu lieu avant que, du jour au lendemain, ces mesures ne soient stoppées, sans que soit donnée à l'appui de ce changement total de cap la moindre explication scientifique ou épidémiologique. Il en a été de même lors de la fermeture des centres de vaccination, décidée elle aussi du jour au lendemain, davantage, semble-t-il, devant leur manque de fréquentation que sur la base de données scientifiques. Le message adressé à nos concitoyens s'en est trouvé brouillé, au point de devenir illisible, et ne les a finalement pas « éduqués » à la gestion d'une épidémie. Or, le principe de précaution ne concerne pas que les experts mais aussi chacun de nos concitoyens.