Le principe de précaution était au départ un bon principe, tout à fait justifié dans une société moderne comme la nôtre qui a les moyens de prévoir certaines risques, de s'organiser pour y parer au mieux et de protéger la population. Mais dès lors que la menace est inconnue, il existe incontestablement un risque de dérive. Dans des sociétés exigeantes, à juste titre, les décideurs peuvent être obligés de prendre des mesures pouvant paraître disproportionnées. Dès lors que le virus de la grippe H1N1 s'est révélé moins virulent qu'on ne l'attendait, cette démesure est devenue évidente. Mais c'est là tout le problème d'un risque inconnu. Si celui-ci se révèle finalement faible, le dispositif mis en place peut apparaître surdimensionné. S'il se révèle, hélas, fort, et que le dispositif a été par chance bien dimensionné, chacun s'en félicitera, mais s'il a été sous-dimensionné, chacun déplorera que l'on n'ait pas fait davantage.