Vous ne commencez pas par la question la plus simple. Nous savons tous d'où est né le principe de précaution et comment il a progressivement dérivé. Il est grand temps à la fois que les instances scientifiques prennent position publiquement et que le Parlement s'intéresse de près à cette question. Le principe de précaution, initialement conçu pour protéger de risques mal définis ou inconnus, est aujourd'hui invoqué à tout bout de champ afin de prendre les précautions maximales sans savoir ni où l'on va ni quel sera le prix à payer, ce qui me paraît une dérive grave. Les membres de l'Académie de médecine et de l'Académie des sciences désapprouvent d'ailleurs ce que l'on a fait de ce principe, devenu un « machin » qui entrave la science et la recherche, et partant bloque le progrès. Tel n'était pas du tout l'esprit de ceux qui l'ont fait inscrire dans la Constitution – place qui, soit dit au passage, est discutable. Je souhaite, pour ma part, que s'engage une réflexion sur le bon usage de ce principe.