Je le répète, nous manquons d'études suffisamment claires pour que l'on puisse recommander une politique publique de vaccination de certains groupes de population. En raison du faible niveau de preuve, les décideurs devront donc agir en situation d'incertitude. Selon moi, la logique médicale ne doit pas inciter à proposer une stratégie barrière, car nous manquons de retours d'expérience en ce domaine. Sur ce point, mon discours est le même qu'avant la pandémie. En revanche, nous disposons d'une plus grande connaissance sur la nature des groupes à risques. Par exemple, les femmes enceintes ayant atteint le deuxième trimestre de grossesse me paraissent à nouveau mériter d'être vaccinées cette année. De même, on a pu observer que les jeunes présentant des pathologies sous-jacentes comme l'asthme, le diabète, les maladies cardiaques et l'obésité morbide étaient plus exposés. Feront-ils partie des groupes à risques dont la vaccination sera recommandée lors de la prochaine campagne ? Je n'en sais rien, mais une certaine logique médicale pourrait le prévoir.