La Food and Drug Administration (FDA) a en effet choisi d'autres procédures, qui ont par ailleurs été contestées, car l'ajout d'un adjuvant a permis de proposer plus rapidement un plus grand nombre de doses. Il y a donc eu des controverses de part et d'autre de l'Atlantique. En Europe, les agences nationales du médicament ont suivi, comme elles en avaient l'obligation, les procédures européennes.
En ce qui concerne les 300 décès, à ma connaissance, nous ne sommes pas en mesure de distinguer la part de ceux qui sont dus directement au virus de la grippe. Ce que l'on peut dire, c'est que la plupart peuvent lui être imputés. Quant au syndrome de détresse respiratoire aiguë, il répond à une définition très stricte, et il est vrai qu'un certain nombre de détresses respiratoires aiguës n'étaient que des DRA et non des syndromes de détresse respiratoire aiguë. Les premières séries publiées sur le syndrome de détresse respiratoire aiguë grippal concernent d'ailleurs justement le virus H1N1 pandémique. Ce qu'elles nous apprennent est particulièrement intéressant : les facteurs de risque de syndrome de détresse respiratoire aiguë sont justement certaines maladies préexistantes que vous avez évoquées, qui n'étaient pas des facteurs attendus. Le diabète, l'obésité, l'asthme ne sont pas d'habitude des maladies entraînant le décès par grippe, mais elles augmentent désormais le risque de mortalité. Bien entendu, un certain nombre de patients jeunes mais extrêmement malades, débilités par d'autres pathologies préexistantes, sont décédés du virus H1N1. Mais ce qui est vraiment nouveau, c'est que des gens en pleine santé – 30 % du total – et des gens avec de faibles facteurs de risque aient pu également mourir.