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Intervention de Claude Hannoun

Réunion du 13 avril 2010 à 9h00
Commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe a

Claude Hannoun, professeur honoraire à l'Institut Pasteur :

En fait, c'est le plan pandémique qui a été appliqué. Or, si les plans pandémiques sont proposés par l'OMS, et calés sur les phases qu'elle définit, l'OMS ne décide pas pour les États. Chaque gouvernement prend sa décision. Ainsi, alors que l'OMS avait déclaré la phase 6, la France en est restée à la phase 5B.

Cependant, à mon sens, une erreur de communication a été commise. Le plan n'a pas été assez expliqué. Il aurait été possible d'indiquer très simplement que, loin de constituer un cadre figé, le plan était évolutif. De plus, il a été inspiré de celui élaboré pour le virus H5N1 et modifié au fur et à mesure. Or, alors que les changements étaient chaque fois la preuve d'une gestion, certes à vue – comment faire autrement ? – mais solide du dispositif, chaque modification a été accompagnée de critiques de l'opinion sur l'irrésolution des responsables.

Tous les vaccins antigrippaux saisonniers sont déjà trivalents : trois virus y sont mêlés. La modification opérée sur le prochain vaccin est le remplacement du H1N1 ancien, qui n'est plus très actif depuis quelques années, par le H1N1v. Le vaccin conservera le même nom : H1N1 sera simplement suivi d'un « v ».

Même si, en matière de prévision, des réserves s'imposent toujours , on peut être assuré que le virus H1N1v sera de nouveau actif l'hiver prochain – je réponds ainsi à la question sur la deuxième vague.

Le nombre de 5,8 millions de personnes vaccinées n'est évidemment pas suffisant pour contenir une vague épidémique nouvelle. Cependant, 10 millions de personnes ont été infectées, directement ou indirectement ; or, en les ajoutant aux personnes vaccinées, c'est plus de 15 millions de personnes, près de 25 % de la population française, qui ont été en contact avec le virus. L'hiver prochain, le virus H1N1v ne trouvera donc pas devant lui 100 % de personnes sensibles, ou presque. Et si l'on met à part les personnes âgées, soit encore 20 % de la population, plus d'un quart de la population sensible aura déjà été en contact avec le virus. L'épidémie pourra donc être moins grave.

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