C'est parce que l'hypothèse ne peut être absolument éliminée a priori que des essais ont été conduits. Cela dit, elle n'a pas de fondement rationnel.
Ce sont les industriels qui ont réalisé les essais, et non la recherche publique – elle le pourrait techniquement, mais des crédits gigantesques seraient nécessaires. Ils effectuent des expérimentations des mélanges d'adjuvants, sur l'animal d'abord puis, après autorisation, sur l'homme.
Pour autant, il est fondamental pour les chercheurs qui n'appartiennent pas au monde de l'industrie de connaître ces expérimentations. Une fois celles-ci achevées, les industriels les soumettent à l'un de ces comités consultatifs, de ces advisory boards, constitués d'experts internationaux indépendants que j'évoquais au début de la présente audition. Ces experts donnent ensuite leur avis. Cette procédure permet de connaître les travaux des industriels, l'évolution de leurs recherches, et d'effectuer des comparaisons – sans, bien sûr, communiquer à l'un les éléments fournis par l'autre, le processus relationnel comportant une clause de confidentialité. Les contacts entre les industriels et les scientifiques ne méritent pas qu'on jette l'opprobre sur ces derniers : ils en ont besoin pour connaître les travaux des industriels et ils n'entachent en rien leur indépendance. Par ailleurs, les chercheurs se contrôlent les uns les autres.
J'ai personnellement été assez déçu par l'attitude du corps médical. Dès le début de la pandémie, il a émis des réserves : un sondage indiquait que 30 % des médecins seulement se feraient vacciner. Les médecins disent aujourd'hui que c'est vers eux que le citoyen va se retourner lorsque la vaccination va lui être proposée ; mais si le médecin lui dit que lui-même ne se fait pas vacciner, l'effet est catastrophique ! Pour moi, l'attitude du corps médical est l'une des raisons importantes de la si mauvaise réception de la vaccination par le public, et je le regrette. Certains propos que j'ai entendus de la part de médecins sont pour moi inacceptables : ils signifient que les médecins se retirent de la dimension scientifique de la vaccination, qu'ils se positionnent sur un autre registre. Un médecin devrait être formé à la prévention, et être dans ce domaine beaucoup mieux informé sur les vaccins et leur utilisation qu'il ne le semble aujourd'hui.