J'ai voulu dire qu'il est plus facile de remonter toute la chaîne à partir d'un maillon intermédiaire que depuis le consommateur.
On peut parfois remonter jusqu'au Maroc, mais on s'arrête le plus souvent dans des lieux d'entreposage en Espagne. Nous travaillons à partir du point de départ de la cargaison, éventuellement sur l'organisation, et nous travaillons avec les autorités espagnoles pour démanteler la partie locale du réseau.
En fait, tout dépend de la façon dont on a intercepté la marchandise. Si cela fait suite à une enquête et à des interceptions de sécurité et si nous disposons d'informations sérieuses, nous pouvons prétendre à un démantèlement qui aille assez loin. En revanche, dans le cas d'une saisie sur contrôle douanier, comme la semaine dernière, tout dépend si l'on interpelle uniquement le transporteur – ce qui nous donne en général peu d'informations –, ou aussi l'éclaireur, qui est peut-être l'un des organisateurs de la chaîne de fraude. Une organisation criminelle de stupéfiants n'a rien à envier à la logistique du commerce légal et les chaînons sont nombreux : « l'ouvreur », qui vérifie les conditions de passage d'un pays à l'autre, le logisticien, « le banquier » en charge du rapatriement des fonds, etc.