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Intervention de Patrick Romestaing

Réunion du 27 avril 2010 à 17h00
Commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe a

Patrick Romestaing, président de la section Santé publique du Conseil national de l'Ordre des médecins :

Ce pays, comme d'autres, a traversé des mois d'instabilité et d'informations contradictoires. Les choix de santé publique faits par les gouvernements en place ont été essentiels, même s'ils ont été difficiles à faire. On ne saurait les discuter.

Dans le contexte d'une annonce de pandémie qui s'annonçait très grave, quelle autre décision les politiques pouvaient prendre que de lancer une vaccination de l'ensemble de la population ? Mais il faut distinguer les choix de santé publique des choix politiques concernant l'organisation de la vaccination.

S'agissant des choix de santé publique, de par ma fonction au Conseil national, j'ai siégé dans toutes les réunions du Comité technique des vaccinations et j'ai entendu, comme témoin, les échanges entre toutes les personnes qui s'occupent de vaccination dans ce pays et, entre autres, de la vaccination contre la grippe A(H1N1). J'ai trouvé que ces débats étaient extrêmement sérieux, très documentés, et les interventions tout à fait pertinentes.

J'ai relayé ces débats au niveau du Conseil national en disant que, selon les experts, les vaccins étaient nécessaires et qu'ils ne présentaient aucune dangerosité, même avec des adjuvants.

C'est pour cette raison que le Conseil national, le 22 septembre – à l'époque peu de gens s'exprimaient en ce sens –, a diffusé un communiqué rappelant aux médecins qu'ils devaient être en situation de soigner dans le cadre d'une situation épidémique qui s'annonçait lourde, et qu'ils devaient être eux-mêmes vaccinés afin de ne pas contaminer leurs patients. On peut regretter que des voix, qui font parfois autorité dans le pays, se soient élevées pour dire que ce vaccin n'avait pas de raison d'être et que cette épidémie n'était pas dangereuse. On le sait maintenant. À l'époque, on ne le savait pas.

L'organisation constitue un autre aspect de la question, évidemment essentiel. L'ensemble des interventions a montré indiscutablement des dysfonctionnements. Ces dysfonctionnements ont été très variables. Il convient de signaler que, dans certains endroits, tout s'est bien passé. J'exerce dans le Rhône, qui n'est pas le département le moins peuplé de ce pays. Or il n'y a eu aucune réquisition de médecins généralistes ou spécialistes. Les centres ont parfaitement fonctionné avec des médecins volontaires du secteur libéral, du secteur salarié et hospitalier ; les internes, les assistants chefs de clinique se sont mobilisés.

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