Je voudrais revenir sur la première question que vous avez posée et sur la perception, par les pharmaciens, de cette réticence à se faire vacciner. Pourquoi n'a-t-on vacciné que 6 millions de personnes, vu du côté du comptoir ?
On a constaté, au mois de septembre, une certaine incompréhension chez nos clients, entre la vaccination saisonnière et la vaccination pandémique. La campagne de vaccination saisonnière a démarré plus tôt que l'année précédente, vers le 22 ou le 23 septembre – ce qui est la date habituelle de la campagne saisonnière. Pour nous, il ne fallait pas attendre, parce qu'on savait qu'on devrait revacciner avec le vaccin pandémique trois semaines après. Cela s'est fait un peu plus rapidement qu'habituellement pour que l'on puisse faire le deuxième vaccin derrière.
Je ne reviens pas sur la confusion des patients, qui se demandaient s'il fallait ou non se faire vacciner avec des vaccins adjuvantés. Ce fut très largement médiatisé et la question a suscité une forte inquiétude.
Au cours des réunions qui se sont tenues au ministère, ce dernier a mis en avant le fait que le risque de suractivité empêcherait une prise en charge de la vaccination pandémique, sans oublier les difficultés liées au flacon multidose. Telles sont les deux raisons officielles qui nous ont été fournies pour nous expliquer que les pharmaciens ne participeraient pas. Une troisième raison a été fournie au moins deux fois dans les réunions, mais j'ose espérer qu'elle n'a été prise au sérieux par les services de l'État : il n'y avait pas de réfrigérateurs dans les pharmacies !