Au cabinet de la ministre.
Nous avons immédiatement alerté les autorités sur le fait que la circulaire Hortefeux du 21 août allait à l'encontre de nos pratiques professionnelles. Celle-ci organisait en effet un fractionnement des tâches. Or, qu'une équipe soignante prépare les injections, puis qu'une deuxième injecte et enfin qu'une troisième équipe, administrative, assure la traçabilité à l'hôpital, constitue une faute professionnelle : la même personne doit préparer, injecter et noter ce qu'elle a fait.
Cette circulaire nous imposant des conditions d'exercice incompatibles avec notre déontologie, des infirmières salariées ont freiné des quatre fers, alors qu'elles étaient prêtes à aller vacciner pour répondre aux besoins de santé de la population.
Nous avons soulevé le problème au cours de plusieurs réunions. Chaque fois qu'il nous était signalé par une infirmière ou une étudiante en soins infirmiers, nous alertions la direction des affaires sanitaires et sociales pour qu'elle rappelle les bonnes pratiques professionnelles. Au mois d'octobre, le Haut conseil de la santé publique avait lui-même précisé que l'on ne pouvait pas fractionner les tâches. Mais, comme vous avez pu le constater vous-même, ces dysfonctionnements ont perduré dans les centres de vaccination.
La circulaire Hortefeux prévoyait par ailleurs que les personnes entreraient en file indienne dans les gymnases pour remplir un questionnaire proposé par un agent administratif et qu'en fonction des croix cochées, elles pourraient passer directement dans la file de vaccination, au rythme d'une personne toutes les deux minutes, sans avoir vu un médecin. Nous avons indiqué qu'en tant qu'infirmiers, nous ne vaccinerions pas quelqu'un qui n'aurait pas rencontré préalablement un médecin.