Les questions des 35 heures et de l'allègement des charges – qui représente un peu plus de 22 milliards d'euros portant sur des salaires compris entre 1 et 1,6 fois le SMIC – sont indissociables et doivent être traitées en même temps.
L'effet des 35 heures sur la compétitivité des entreprises françaises a été largement amorti par l'allègement des charges sociales. Je rappelle à cet égard que le temps de travail en Allemagne est toujours inférieur au temps de travail en France.
S'agissant du différentiel de compétitivité coût avec l'Allemagne, il résulte d'un socle industriel bien meilleur et deux fois plus important qu'en France, dont les réformes engagées après la réunification ont accru les performances. La spécialisation de ce pays sur les biens d'équipement lui permet notamment d'être mieux placée dans la concurrence internationale pour répondre aux besoins des pays émergents au sortir de la crise.
Mais l'envers de la médaille est constitué par la forte croissance des « minijobs » outre-Rhin, qui correspondent à des emplois précaires et mal payés. Et c'est en Allemagne que le taux de pauvreté s'est le plus accru au cours des cinq dernières années en Europe, avec une augmentation de 20 %.