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Intervention de Véronique Descacq

Réunion du 1er juin 2011 à 16h00
Mission d'information sur la compétitivité de l'économie française et le financement de la protection sociale

Véronique Descacq, secrétaire nationale en charge des dossiers de la politique de protection sociale et de la politique économique de la CFDT :

S'agissant de la réduction du temps de travail, vous aurez du mal à convaincre la CFDT qu'elle a nui à notre compétitivité. De tels propos relèvent du slogan. Je rappelle que malgré les tentatives de la remettre en cause, la réduction du temps de travail a été conservée dans les entreprises.

L'unification des SMIC est une des conséquences de la réduction du temps de travail, mais cela ne saurait remettre en cause à nos yeux le principe de cette réduction, qui est une avancée pour les salariés. D'ailleurs, ceux-ci y sont très attachés. Toutes les enquêtes d'opinion le prouve.

Sans le SMIC, on n'arrive pas, au travers des négociations de branche, à avoir des politiques salariales suffisamment dynamiques pour donner de la visibilité aux salariés sur leurs évolutions professionnelles. Le problème du SMIC ne tient pas à son coût, mais au fait qu'on y reste toute la vie, les grilles de classification n'étant pas suffisamment négociées dans les branches et les minimums de branche n'évoluant pas eux-mêmes de façon dynamique et stimulante.

De surcroît, en France, les employeurs sont réticents à faire progresser un salarié dans la grille de rémunération et de classification en fonction de son parcours professionnel, de sa formation et de l'acquisition des compétences.

Beaucoup de salariés ont ainsi le sentiment d'avoir des difficultés à progresser dans leur rémunération, la reconnaissance de leur expérience et de leurs qualifications, et qu'ils supportent seuls le coût de la protection sociale et de la fiscalité, lequel est insuffisamment redistribué.

Le Premier ministre nous a interrogés sur la barémisation de l'allègement des charges. Nous y sommes opposés car nous estimons qu'il faut d'abord évaluer les effets de celui-ci par secteurs – certains ayant bénéficié d'effets d'aubaine, d'autres donnant lieu à des phénomènes contre-productifs comme les trappes à bas salaires. Il serait souhaitable de conditionner cet allègement en fonction des secteurs, au regard, par exemple, d'un effort de formation répondant à un besoin particulier de reconversion dans un domaine donné.

Par ailleurs, dans certains secteurs, l'activité est réduite et le temps partiel contraint. Cela conduit certaines familles – monoparentales notamment – à des situations de pauvreté. Il convient donc de conditionner aussi l'allègement des charges à l'emploi à temps plein. Nous réfléchissons d'ailleurs à des propositions de financement de la protection sociale, notamment pour l'assurance chômage, incitant à l'embauche à plein temps.

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