Pour nous, le travail est le facteur structurant de la vie sociale. Si l'on parvenait à résoudre le problème d'accès au travail pour l'ensemble des individus, on pourrait régler celui du financement de la protection sociale.
Dans les années 1990 et 2000, le taux de croissance moyen de la France a été divisé par 2 à 2,5. Face à ce problème d'affaiblissement de croissance potentielle, il convient de mettre en oeuvre un nouveau mode de développement économique qui ne fasse pas du social un facteur d'ajustement comme cela a été alors le cas et comme on nous propose à nouveau de le faire jouer dans le cadre de ce débat sur la compétitivité. D'ailleurs, le « pacte euro plus » reviendrait à imposer encore plus de sacrifices aux travailleurs, notamment à ceux des pays du Sud de l'Europe.
Une croissance potentielle plus forte permettrait de dégager des ressources supplémentaires, mais aussi de réduire ce que nous appelons « les dépenses d'entretien de la crise ». C'est par cette voie que l'on réglera le problème et non par un recours à la fiscalité, dans la mesure où se poserait également le problème du manque de ressources. Cela reviendrait en outre à étatiser la protection sociale : il n'y aurait alors plus de place pour la gouvernance du système par les travailleurs et leurs représentants.