Nous n'ignorons pas les réalités de ce monde mais le postulat libéral selon lequel la concurrence est bénéfique à tout le monde est discutable.
La politique doit mettre en place des mécanismes pour contrer la problématique de mise en concurrence des travailleurs. Le législateur devrait instaurer des droits garantissant aux travailleurs la possibilité d'intervenir dans les choix stratégiques des entreprises, afin de promouvoir la coopération et la solidarité.
Nous sommes dans une économie mondialisée et, dans le cadre des comités de groupes européens et mondiaux, on pourrait développer les droits des salariés et de leurs représentants, de telle sorte que la stratégie de ces groupes ne soit pas assise sur la mise en concurrence des travailleurs dans les différents pays. Cette démarche permettrait d'aboutir à des schémas plus coopératifs.
Nous sommes également dans un contexte de globalisation financière. Certes, des mesures d'harmonisation, de coordination et de régulation aux niveaux européen et international s'imposent, mais cette nécessité n'interdit pas des mesures au niveau national. Or, au nom de la mondialisation et de la construction de l'Europe, de tels choix ne sont même pas envisagés.
L'hypothèse selon laquelle la réduction des prélèvements sur le capital entraînera une augmentation de l'investissement est discutable. En France, la réduction des prélèvements sur le capital depuis plusieurs années n'a pas entraîné une hausse notable du taux d'investissement des entreprises.