N'avez-vous pas le sentiment, avec un peu de recul, que le dispositif a été rigide et a eu du mal à s'adapter ? Vous nous avez dit, monsieur, ne pas avoir dormi jusqu'à Noël, je comprends ce que vous avez voulu dire, mais beaucoup de vos confrères ont parfaitement dormi durant tout l'épisode – j'en ai côtoyés beaucoup. On disposait quand même des retours d'expérience de l'hémisphère Sud, notamment des départements et territoires d'outre-mer, où l'on avait bien perçu que l'épidémie n'était pas aussi grave que prévu.
Estimez-vous que les vaccins, avec ou sans adjuvant, ont été livrés avec retard ?
Ne croyez-vous pas que l'on a commis une erreur au départ en voulant vacciner un maximum de personnes ? N'aurait-il pas été plus judicieux de se demander d'abord quel pourcentage de personnes vaccinées il fallait atteindre pour protéger la majeure partie de la population ? De l'objectif initial, démesuré, a découlé toute l'organisation ultérieure. Il était irréaliste de penser pouvoir vacciner deux fois 47 millions de personnes à trois semaines d'intervalle, car on partait au départ de l'hypothèse de deux injections, et ce, tout en écartant de l'opération les médecins et les infirmiers libéraux. Cela, je l'ai dit dès juillet 2009. Les experts peuvent-ils dire quel pourcentage de la population doit être vacciné pour protéger l'ensemble ?