Au moment même où constatant que l'épidémie n'était pas très grave dans les établissements scolaires ou les colonies de vacances, on aurait pu commencer d'être rassuré, sont apparus les premiers cas de « poumons grippaux » chez des personnes bien portantes qui, atteintes d'une grippe en apparence banale, développaient quelques jours plus tard un syndrome de détresse respiratoire aiguë, exigeant leur hospitalisation en réanimation pour des semaines. Les médecins n'étaient pas débordés, l'épidémie n'explosait pas, mais des personnes sans facteur de risque particulier présentaient des formes graves, ce qui n'était pas rassurant. Personnellement, jusqu'à Noël, je n'ai pas dormi. Ce n'est qu'ensuite que j'ai été quelque peu rassuré, en espérant néanmoins que ne sévisse pas une deuxième vague, comme lors de la grippe espagnole de 1918. Tout au long de l'épisode, ont alterné informations rassurantes et inquiétantes. Je n'ai, pour ma part, jamais été tranquille.