En fait, nous n'avons pas à prendre de décisions « pour » ou « contre ». Nous avons effectivement quelquefois émis des avis qui n'ont pas été suivis dans les faits, du moins immédiatement. C'est notamment le cas à propos du rôle de la médecine ambulatoire, par exemple. Mais cela s'explique par des raisons logistiques sur lesquelles nous n'avions pas du tout de prise et de moyens d'action, ni même de compétences.
Concernant la prise par les patients de Tamiflu pour prévenir les effets graves et imprévisibles de la grippe, nous avons indiqué au mois d'octobre que ces effets graves apparaissaient dans 20 % des cas chez des personnes qui n'avaient pas de facteurs de risque, et qu'une fois la maladie déclarée, on avait du mal à l'enrayer et que cela se terminait souvent très mal. Nous avons donc recommandé, sur la base des données disponibles, notamment françaises, mais pas seulement, d'appliquer un traitement précoce à toutes les personnes atteintes pour éviter les cas graves. Plus l'on frappe fort et tôt, plus l'on a de chances de succès. Je rappelle que le virus est resté sensible au Tamiflu et au Zanamivir et que l'utilisation préventive du Tamiflu figure dans son autorisation de mise sur le marché, qui doit dater de 2001 pour l'Europe. Le Tamiflu fait partie d'une « prophylaxie saisonnière » qui dure six semaines.