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Intervention de Jean-Claude Manuguerra

Réunion du 2 juin 2010 à 18h00
Commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe a

Jean-Claude Manuguerra, président du Comité de lutte contre la grippe :

Il est sûr que vous avez entendu différentes choses, parce que tout dépend de la façon dont on pose la question, des paramètres et de l'objectif recherché. Nous voulions que la vaccination soit proposée à tout le monde, mais mises à part les deux populations cibles dont je vous ai parlé, – les personnes de premiers secours, les personnes utiles à la société d'une part, les enfants âgés de six mois à dix-huit ans d'autre part – , nous n'avions au départ, et notamment lorsque se sont posées les questions de stratégie vaccinale, pas d'idées claires de ce que devrait être la population « cible » entre six mois et soixante-cinq ans, c'est-à-dire pratiquement l'essentiel de la population. La situation était très différente de la grippe saisonnière, pour laquelle nous avons bien établi quelles étaient les populations à risque, et sur lesquelles il faut faire porter l'effort, soit 20 % de la population. Nous n'avions pas déterminé de population à risque identifiée aux mois de mai et de juin 2009.

Pour répondre en un mot à la question portant sur les centres de vaccinations : non, nous n'avons pas été consultés sur leur mise en place. Je voudrais ici insister sur le fait que certaines orientations globales de la cellule puis du comité n'ont pas été reprises. Dans le plan recommandé par les experts que nous avons remis le 27 juin, – qui était notre dernier plan avant sa ré-écriture pour sa mise en oeuvre administrative – le recours aux médecins généralistes en médecine ambulatoire était la pierre angulaire. Le passage par les centres 15 est une décision qui n'a rien à voir, et qui va même à l'encontre de ce que le comité ou la cellule souhaitait. Je dois aussi dire qu'autant – jusqu'à l'avant dernière version de notre plan – nous avions un système assez proche de ce qui existe aux États-Unis, avec un ministère de la santé leader sauf pour les aspects liés à la sécurité pour lesquels le ministère de l'intérieur prenait le relais, autant avec le nouveau plan grippal, tel qu'il a été mis en oeuvre depuis le début, le pilotage du plan était dévolu au ministère de l'intérieur et à certaines agences. Nous n'avions donc plus notre mot à dire. Le comité n'a d'ailleurs pas posé de question sur cet aspect logistique.

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