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Intervention de Gérard Bapt

Réunion du 6 avril 2010 à 19h00
Commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Bapt :

Avez-vous des informations sur d'éventuels décès post-vaccination ? Sur quelles études cliniques vous fondez-vous pour affirmer l'efficacité des antiviraux ? Vous n'avez pas évoqué en revanche l'efficacité des simples gestes barrières, prônés par les messages de santé publique.

Vous avez rappelé que la déclaration de pandémie est liée à l'apparition d'un virus nouveau. Que pensez-vous de la modification par l'OMS de la définition d'une pandémie qui lui a permis de lancer la phase 6 de l'alerte ? Comment affirmer le caractère entièrement nouveau du virus, alors que dès le 22 mai 2009, les Centers for Disease Control and Prevention d'Atlanta indiquaient que 10 % des moins de soixante ans et 33 % des plus de soixante ans avaient déjà développé des anticorps contre ce virus prétendument nouveau ? En outre, le directeur des CDC d'Atlanta affirmait le 5 mai, que « le virus n'[avait] pas l'air plus sévère qu'une souche de grippe saisonnière, qui fait chaque année 36 000 morts aux États-Unis », ce qui est contraire à vos affirmations quant à l'impossibilité de connaître exactement le degré de gravité de la pandémie dans l'hémisphère Nord avant l'automne.

Vous nous dites que vous avez pu tirer le bilan de la pandémie le 19 novembre, lors d'un séminaire auquel participaient des collègues de l'hémisphère Sud. Or le Dr Dupagne, généraliste parisien disposant d'un site internet, affirme qu'il était dès le mois de mai arrivé à la conclusion qu'il ne s'agirait pas d'une épidémie grave en correspondant par voie électronique avec des collègues de l'hémisphère Sud.

Vous nous annoncez maintenant la survenue d'un deuxième pic épidémique. Croyez-vous qu'après ce qui vient de se passer, la population et le corps médical seront sensibles aux messages de santé publique fondés sur vos attendus ? Quelle est exactement cette étude InVS-INSERM sur laquelle s'appuyait le Comité de lutte contre la grippe et M. Flahaut pour prédire que l'épidémie de grippe risquait de tuer 30 000 personnes en France ?

On nous parle aujourd'hui d'une simple hypothèse : il n'empêche qu'une dépêche AFP du 12 mai, reprise sur le site du Monde, l'a diffusée comme une pure et simple information. Or le bulletin épidémiologique de l'OMS en date du 22 mai fait état de 180 décès liés à la grippe A dans le monde entier. Cette panique, largement entretenue par l'OMS, lui a permis de déclencher le 11 juin 2009 la phase 6 de l'alerte à la pandémie, alors que seulement 144 décès dans le monde étaient alors attribués à la grippe A. Tout cela ne laisse pas d'interroger les responsables publics et tous ceux qui réfléchissent aux questions de santé publique. En effet, le passage en phase 6 mettait automatiquement en jeu les contrats « prépandémiques » ou options de commande liant les États aux producteurs de vaccins à hauteur de 2,26 milliards d'euros. Bingo pour les laboratoires producteurs de vaccins !

Ce contexte, s'il ne met pas en cause la responsabilité de l'InVS, devrait cependant vous inciter à vous demander si vous agiriez de même à la prochaine occasion.

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