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Intervention de Françoise Weber

Réunion du 6 avril 2010 à 19h00
Commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe a

Françoise Weber, directrice générale de l'Institut de veille sanitaire, InVS :

En théorie, la vaccination a deux objectifs : arrêter ou modérer la transmission du virus ; protéger individuellement les personnes, d'abord les populations à risque, puis tous les autres.

Les travaux scientifiques utilisent déjà ce que l'on connaît de la grippe saisonnière et des pandémies précédentes pour établir des modélisations de l'impact d'une vaccination sur le taux d'attaque d'un virus grippal. Sur la base de ces travaux de modélisation, notamment sur la pandémie A (H5N1), l'InVS savait que l'impact de la vaccination sur le taux d'attaque et sur le profil de l'épidémie serait relativement faible car il était probable que les vaccins ne seraient pas disponibles en quantité suffisante avant le début de la première vague pandémique, mais qu'en revanche la vaccination gardait de l'intérêt pour protéger les personnes, en particulier celles susceptibles de développer des formes sévères de la maladie : les populations à risque et les jeunes. À cela s'ajoutent les informations collectées depuis vingt ans au travers de nos réseaux de surveillance épidémiologique de la grippe saisonnière, le réseau Sentinelles et celui des groupes régionaux d'observation de la grippe (GROG), qui nourrissent nos comparaisons avec la grippe saisonnière.

Le taux d'efficacité de la vaccination correspond à la réduction du nombre de grippés chez les vaccinés en comparaison des non vaccinés. Selon une étude non encore publiée menée par l'European Center for Disease Prevention and Control (ECDC) à partir de sept pays européens, dont la France, la vaccination A (H1N1) 2009 réduit de 70 % le nombre de cas chez les vaccinés, ce qui est, pour un vaccin grippal une très bonne efficacité. D'autres études devront venir consolider ces premiers résultats.

Vous évoquez la situation des pays qui n'ont pas mis en place de stratégie vaccinale, mais il faut comparer ce qui est comparable, ce qui n'est pas le cas en l'espèce. Il est nécessaire d'en savoir plus sur la qualité des dispositifs de recueil des données relatives à la mortalité mis en place par des pays tels que la Lettonie, la Lituanie ou la Pologne. En outre, les frontières ne constituent pas des barrières étanches face à la circulation des virus ou inversement à l'impact d'une vaccination. En l'absence d'une vision européenne d'ensemble, toute comparaison est prématurée. Il est vrai cependant que ces pays n'ont, comme les autres pays européens, pas été massivement touchés. Je le rappelle, malgré l'efficacité de la vaccination nous n'attendions pas un bénéfice populationnel important de celle-ci compte tenu de la date de disponibilité des vaccins par rapport à la survenue de la première vague.

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