Médecin généraliste, j'ai eu, dès le début, le sentiment que l'on réagissait à l'épidémie comme si l'on était en face du virus H5N1, alors qu'il s'agissait du H1N1, de sorte que la réponse a été inadaptée et surdimensionnée. Ensuite, il était en effet très difficile de revenir en arrière. Disposait-on ou non des éléments qui auraient permis de gérer le risque de façon plus adéquate ?
Je continue d'exercer, dans le cadre d'une maison médicale pluridisciplinaire regroupant six généralistes. Nous avons été associés aux discussions initiales sur la façon de gérer cette crise sanitaire mais je dois humblement reconnaître que nous avons manifesté des réticences en ce qui concerne notre participation à la campagne de vaccination : nous ne disposions pas de vaccins unidoses, ce qui nous aurait obligés à regrouper les rendez-vous, et, surtout, nous ne savions pas grand-chose des éventuelles réactions post-vaccinales ; or nous avions le souvenir d'avoir dû interrompre la vaccination contre l'hépatite B parce qu'on redoutait qu'elle ne contribue à l'apparition de scléroses en plaques. Prétendre que l'on a écarté les médecins libéraux de cette campagne n'est donc que la moitié de la vérité : nous n'étions pas très enthousiastes !