Je pense comme vous que ses salariés constituent la première richesse d'une entreprise. Mais les enquêtes montrent qu'en France, les salariés entretiennent une relation avec leur entreprise différente de ce qu'elle est dans d'autres pays. Ils y sont à la fois très attachés – cet attachement s'est d'ailleurs renforcé durant la crise, comme le montrent certaines enquêtes – et doutent d'elle, certaines dérives financières ayant accentué ces doutes. Finalement, leurs rapports à l'entreprise sont assez conflictuels. Comment pourrait-on les pacifier ?
Vous avez souligné la difficulté d'obtenir la réciprocité dans les échanges commerciaux et évoqué le projet d'une traçabilité sociale. Les normes sur l'investissement socialement responsable (IRS) progressent à l'échelle mondiale. Comment les grandes entreprises en tiennent-elles compte ? Comment voient-elles l'évolution des processus de production à travers le monde ? Nous sommes concernés au premier chef car nous faisons partie des premiers producteurs au monde de valeur ajoutée, mais celle-ci est menacée. Pourrait-on, à votre avis, s'appuyer sur ces normes ?
Enfin, ne pensez-vous pas qu'il serait normal que les salariés soient représentés dans les comités de rémunération des grands groupes, à l'heure où l'écart entre les rémunérations les plus élevées et les plus faibles se creuse ?