Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Joseph Thouvenel

Réunion du 25 mai 2011 à 16h00
Mission d'information sur la compétitivité de l'économie française et le financement de la protection sociale

Joseph Thouvenel, secrétaire général adjoint de la CFTC :

Les coûts d'une entreprise qui respecte les droits fondamentaux des salariés sont nécessairement supérieurs à ceux d'une entreprise qui les enfreint. Or, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) interdit aujourd'hui les clauses sociales : il n'est pas possible par exemple de refuser les importations en provenance de pays qui font encore travailler les enfants. Nous proposons, pour notre part, d'informer le consommateur sur ces aspects, alors qu'il ne peut aujourd'hui arbitrer qu'entre les prix et la qualité.

Il faudrait instituer un label, simple, compréhensible par tous, permettant de s'assurer du respect de quelques grands principes : interdiction du travail des enfants et du travail forcé, niveau décent des salaires et existence d'une protection sociale minimale – selon le niveau de vie du pays –, liberté syndicale. Une telle labellisation serait favorable à notre économie et nos emplois, mais aussi au développement social dans l'ensemble du monde. Le Maroc par exemple, qui a essayé de créer un embryon de protection sociale et institué un salaire minimal, y serait très favorable. Dix centimes d'euros sur le prix d'un tee-shirt, ce n'est rien pour le consommateur, mais cela fait toute la différence entre la production au Maroc ou en Chine. Lorsque les quotas d'importation ont été supprimés dans le secteur textile, tous les efforts marocains se sont trouvé réduits à néant. Une réponse à la mondialisation passe par l'information des consommateurs.

Nous n'avons bien sûr rien contre la « marque France » mais il sera difficile de la faire porter par nos amis allemands, espagnols, italiens ou québécois, alors qu'un projet de traçabilité sociale pourrait être soutenu par tous les pays développés, car il est un moyen de progrès social, poussant par exemple à l'éradication du travail des enfants et du travail forcé. Si les consommateurs ne pèsent pas sur la mondialisation, quoi qu'on fasse pour gagner en compétitivité, cela ne sera jamais assez face à des pays où le travail n'est quasiment pas rémunéré.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion