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Intervention de Jacques Voisin

Réunion du 25 mai 2011 à 16h00
Mission d'information sur la compétitivité de l'économie française et le financement de la protection sociale

Jacques Voisin, président de la Confédération française des travailleurs chrétiens, CFTC :

On entend trop souvent dire que le travail est un coût, une charge. Comment, dans ces conditions s'étonner, que certains salariés s'en désintéressent ou souhaitent partir le plus tôt possible en retraite ? Pour nous, le travail reste un élément essentiel de la performance de l'entreprise. Il faudrait se focaliser sur sa valeur ajoutée plutôt que sur son coût, valoriser les qualifications et les compétences, investir davantage dans la formation. C'est leur performance qui différencie les entreprises les unes des autres, et celle-ci est directement liée à la qualité du travail.

Il faudrait aussi renforcer les liens entre l'école et l'entreprise : chacune doit faire un pas vers l'autre. Les mentalités doivent évoluer sur le sujet. Qui pourrait nier qu'il existe un lien étroit entre diplôme et emploi ? La CFTC a toujours été favorable aux formations en alternance : il ne devrait pas y avoir de formation diplômante sans alternance. Il faut aussi poursuivre l'effort engagé en matière d'apprentissage. Tout cela participe de la revalorisation du travail que nous appelons de nos voeux.

On ne peut traiter de la question du coût du travail sans aborder celle de la redistribution. Nous vous remettrons nos propositions détaillées sur le sujet. Est-on bien conscient de la situation des classes moyennes aujourd'hui dans notre pays et de l'évolution de leur pouvoir d'achat ? Les revenus en 2007 ne représentent qu'une fois et demie ceux de 1983, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas progressé de plus de 1,2 %, alors que dans le même temps, le produit intérieur brut augmentait de 225 milliards à 1 894 milliards d'euros. Les richesses produites et la valeur ajoutée doivent être redistribuées de manière plus équitable, comme s'y est d'ailleurs engagé le Président de la République. Dès 2003 et la réforme des retraites intervenue cette année-là, la CFTC avait formulé le souhait d'une réflexion sur l'avenir du financement de notre protection sociale. Mais personne n'a vraiment voulu depuis lors ouvrir ce dossier. Le Président de la République de l'époque avait souhaité qu'on s'attelle au chantier de la valeur ajoutée et de l'assiette du financement de notre protection sociale. Cela n'a pas été fait. Même si la solution ne réside pas entièrement là, ces pistes restent à creuser.

Il faut aussi trouver les moyens d'endiguer la dégradation continue de l'emploi et la précarité croissante des salariés : il faut évaluer nos politiques de l'emploi, tout comme nos dispositifs d'aides et d'exonérations de charges.

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