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Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 3 mars 2009 à 15h00
Questions au gouvernement — Crise économique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

Monsieur le Premier ministre, chaque minute qui passe, un salarié français perd son emploi. La récession frappe désormais tout le monde, sur tous les territoires. Elle entraîne chaque jour la fermeture de cent entreprises. Elle creuse chaque semaine le déficit public d'un milliard d'euros. Elle accroît chaque mois la dette de 20 milliards d'euros.

Vous reconnaissez enfin que la récession sera longue ; mais là où les États-Unis et l'Allemagne consentent un effort jamais vu, à la mesure de ce défi historique, votre plan de relance reste totalement insuffisant et se trouve largement dépassé par l'ampleur de la crise. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur de nombreux bancs du groupe GDR. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Ce n'est pourtant pas faute, monsieur le Premier ministre, de vous avoir alerté et de vous avoir présenté nos propositions – propositions que vous avez ignorées au lieu d'en débattre avec nous. La réécriture du budget à laquelle vous êtes désormais contraint pourrait représenter une opportunité mais ce sera, encore une fois, une occasion manquée.

Vous refusez d'admettre vos erreurs. Vous persistez à défendre vos expériences hasardeuses, celles qui, hier, ont freiné la croissance et qui, aujourd'hui, étouffent la relance : le paquet fiscal, le bouclier fiscal, l'encouragement aux heures supplémentaires plutôt que le soutien à l'emploi, la destruction massive de l'emploi public, le gel des salaires.

Eh bien, monsieur le Premier ministre, votre urgence à vous est la révision complète de vos dogmes libéraux. Combien faudra-t-il de licenciements, de faillites, de déficits, (« Cinq, quatre, trois… » sur les bancs du groupe UMP), pour que vous libériez la France des boulets (« …deux, un, zéro ! » sur les mêmes bancs) que vous lui avez mis au pied ? (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe GDR.)

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