D'autres indicateurs existent, comme le PIB par actif dont Pierre-Alain Muet nous a parlé. Je me suis moi-même amusé à étudier sur Internet d'autres indices – comme l'IDH, l'indice de développement humain – qui prennent en compte, à côté du PIB par habitant, la durée de vie moyenne, le taux d'alphabétisation, etc. J'en ai conclu qu'un pays champion d'Europe ou du monde pour son PIB par habitant ne le reste pas si l'on change d'indicateur. Les classements changent suivant l'approche, j'allais dire presque éthique, de la conception que l'on a de la société.
Et vous, en multipliant les heures supplémentaires, croyez-vous faire le bonheur des salariés de ce pays ? Pour quelques-uns, tout au plus. En admettant que vous fassiez grimper notre pays de quelques places grâce à son PIB par habitant, ferez-vous le bonheur de nos concitoyens ?
Tout le monde n'a pas la même vision que vous de l'évolution économique de ces dernières années ; les questions environnementales, climatiques y sont probablement pour quelque chose, elles ont conduit à penser autrement le système économique et la société.
Monsieur le ministre, nous avons essayé, en vain, de supprimer l'article 16, puis adopté une démarche parfaitement cohérente, comme Jean Mallot l'a expliqué. Après avoir demandé de revenir à la position commune, ce que vous avez refusé, nous avons présenté des amendements de repli visant à rétablir la version antérieure du code du travail. Mais enfin, pourquoi faudrait-il systématiquement modifier ce qui fonctionne dans ce pays ?
Il faut desserrer le carcan, affirmez-vous. Nous n'avons cessé de vous dire que ce carcan n'est pas si étroit puisque toutes les entreprises utilisent, en moyenne, 55 heures du forfait qui en compte 220.