…simplement parce que nous avons regretté que l'Europe sociale ne soit pas l'une des priorités du Président Sarkozy. Ce que le Président de la République a lui-même justifié avec les arguments suivants, qui valent ce qu'ils valent : « Nous avons en France le meilleur système de protection sociale d'Europe. Vous ne voulez quand même pas que je mette en discussion cela avec les autres pays. » (Rires sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.) Voilà ce qui a suscité nos regrets et, en retour, votre agression, puisque vous jugez légitime la déclaration du Président de la République.
Mais chacun a ses passions et ses travers, et les miens me conduisent régulièrement à jouer les archivistes. M'interrogeant sur ce qu'étaient devenues vos anciennes ambitions au sujet de l'Europe sociale, je me suis reporté à la conférence des ministres des relations sociales à laquelle vous avez participé à Bruxelles. C'était, il est vrai, il y a fort longtemps – le 26 février 2008, précisément. Vous déclariez, à l'issue de cette rencontre, que la France voulait contribuer à recréer une dynamique sociale en Europe sur le long terme, ajoutant, je cite : « L'Europe sociale sera un enjeu essentiel de la présidence française. Le statu quo n'est plus possible, sinon on jugera que l'Europe sociale est en panne. » (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)