Ils ne l'ont rencontré ni chez eux ni à la faculté. Comment pourraient-ils être intéressés par ce qu'ils ne connaissent pas ? Le paiement à l'acte n'a plus désormais le sens que les médecins connaissaient. Les jeunes médecins veulent travailler autrement, sans courir après des rémunérations plus importantes. De même, ils veulent aujourd'hui davantage travailler en coopération avec les différents professionnels de santé.
Les récentes évolutions législatives vont rendre plus pertinentes les actions menées par les pharmaciens, infirmières, masseurs kinésithérapeutes ou psychologues. Mais les praticiens de la précédente génération n'ont pas été formés à cela.
Comment alors faire évoluer les mentalités, comment permettre à chacun de trouver sa place dans un système renouvelé ?
Les professionnels de santé veulent également pouvoir faire évoluer leur pratique, modifier leur exercice professionnel. La formation continue est, dans ce cadre, un élément important à réformer. Cette modification, fondamentale, doit redonner beaucoup plus de responsabilité aux professionnels. Cela leur redonnera du pouvoir et, surtout, libérera la prise d'initiatives professionnelles et interprofessionnelles.
La qualité de vie personnelle, que les professionnels de santé ont trop longtemps négligée dans leur exercice traditionnel, est devenue incontournable pour la nouvelle génération. Une nouvelle organisation des soins et des services de santé est donc impérative, mais l'exercice professionnel en lui-même, nous l'avons tous souligné, doit être amélioré, tenant compte de l'impérieuse nécessité d'améliorer l'attractivité de l'exercice libéral et de développer de nouvelles formes d'organisation.
Pour cela, il faut créer les conditions institutionnelles favorables au développement de nouvelles formes d'organisation économique des soins et des services de santé ambulatoire, à l'initiative et sous la responsabilité des professionnels eux-mêmes. En contrepartie, les professionnels de santé vont devoir eux aussi accepter de se remettre en cause, réfléchir à de nouvelles responsabilités assumées en commun, faute de quoi, une nouvelle fois, les décisions seront prises sans eux, sinon contre eux, par le simple choix de technocrates, validées par des politiques qui n'assument parfois pas leurs idées et manquent de volonté.
Mais la proposition de loi et les amendements de notre rapporteur ne règlent pas ces problèmes globaux et traitent malheureusement trop ce dossier par le petit bout de la lorgnette. C'est pourquoi le groupe UMP s'y opposera. Je suggérerai néanmoins quelques pistes sur lesquelles nous pourrons travailler ensemble.
En premier lieu, il me semble réducteur de limiter le problème à l'installation. Formation, organisation, coopération, travail sur l'interprofessionnalité doivent être développés.
Deuxièmement, le texte ne vise que l'exercice libéral, dont se détournent aujourd'hui 90 % des étudiants. De nouvelles mesures coercitives, ne nous y trompons pas, feront purement et simplement disparaître la médecine libérale.