Est-ce que cela répond au problème d'un point de vue quantitatif et est-ce une politique que vous encouragez véritablement ? Disons-le très clairement : il faut les moyens d'une restructuration, il faut une volonté politique qui donne plus de place au paiement forfaitaire, il faut une politique qui mette en place les coopérations professionnelles, il faut enfin ne pas attendre que les professionnels le fassent, eux qui, par nature, ne sont pas des entrepreneurs de la médecine ou de la santé. La plupart d'entre eux ont les bras qui tombent devant l'immensité de la tâche administrative, technique, financière que demande la mise en oeuvre de ces projets.
C'est pourquoi nous proposons des plans d'accompagnement à l'installation des jeunes médecins, mais pas simplement du point de vue financier. En effet, ce ne sont pas seulement des incitations financières qu'ils nous demandent ni un attachement à tel ou tel territoire dont la plupart sont issus. Ce qu'ils veulent, c'est simplement pouvoir exercer leur travail de médecin.
Lorsque l'on agit par la contrainte ou l'incitation financière, on ne pense pas à la nécessité de transformer complètement la notion d'exercice médical. C'est pourquoi ces réponses ne sont pas adaptées aux problèmes posés.
Nous avons apprécié votre travail, monsieur le rapporteur, et la façon dont vous avez démontré que cette question n'était toujours pas prise en compte et que cette majorité n'avait pas de solution à proposer. Ces critiques, bien au-delà de l'opposition, d'ailleurs, sont partagées par un nombre important de députés de la majorité, qui se sont rassemblés sur les orientations de votre texte. Il eût donc été utile de discuter, par exemple, de l'internat régional. Bien sûr que la notion de stage, en médecine générale, en dehors des CHU, est une question qui se pose. J'en discutais avec l'un des doyens d'une des facultés les plus « scientifiques », doyen qui, lui-même, a totalement conscience du fait qu'on ne peut pas former les médecins généralistes de demain seulement dans des services de neurochirurgie ! Qui ne le comprend ?
Si vous avez touché du bout du doigt la réforme de l'enseignement supérieur des professions de santé, son fonctionnement provoque un gâchis humain considérable.