Monsieur le ministre de l'intérieur, un ouvrage a été publié la semaine dernière, « L'espion du Président », signé par trois journalistes réputés, spécialistes reconnus des affaires policières. Ils ont consacré leur livre au préfet qui dirige la direction centrale du renseignement intérieur – DCRI –, le plus puissant service de renseignement intérieur dont la France se soit jamais dotée.
Ils l'accusent d'utiliser les moyens de l'État et certains de ses fonctionnaires au service exclusif de Nicolas Sarkozy. (« Guérini » scandé sur les bancs du groupe UMP). Ils parlent même de police politique. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Ce qu'ils évoquent est édifiant : coups tordus, manipulations, mauvaises fréquentations, écoutes de journalistes, effractions de domiciles. Il semblerait donc que l'on retrouve au sein de la DCRI les pires barbouzeries des renseignements généraux couvertes par l'impunité liée au secret défense dont disposait la DST. (Vives protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le ministre, le Parlement ne connaît rien de ces affaires. Il n'a d'ailleurs jamais été associé à la création de la DCRI dont il n'a aucun moyen de contrôler les actes.
Je vous pose trois questions, simples.
Que sont devenues les 50 000 fiches sur la presse et sur la vie politique que détenaient les renseignements généraux ?
Existe-t-il au sein de la DCRI un groupe des opérations spéciales composé d'une quinzaine de fonctionnaires et dirigé par un commissaire divisionnaire ?