On connaît les causes, notamment psychologiques, de la faiblesse du dépistage. Mais on a surtout du mal à atteindre certaines femmes qui sont un peu « hors circuit », celles qui sont peu suivies et appartiennent plutôt aux milieux défavorisés. Il en est d'ailleurs de même du dépistage du cancer du col utérin.
S'agissant du cancer du sein, la Cour des comptes a insisté sur le fait que l'on risquait de dépister des petits cancers qui n'évolueraient pas ou peu. Je ne comprends pas très bien son point de vue. Comme l'a dit monsieur Jean-Luc Harousseau auditionné par notre mission, mieux vaut enlever un petit cancer plutôt que d'attendre pour voir s'il évolue ou non.
Selon moi, il faut maintenir le dépistage individuel parce qu'on ne pourra pas l'éviter. Mais il faudrait aussi en améliorer la qualité en imposant la certification des mammographes, voire la double lecture, comme on l'a fait pour le dépistage collectif.
S'agissant du cancer colorectal, j'insiste sur le manque de performance du test hémoccult, caractérisé par 40 % de « faux négatifs » et 50 % de « faux positifs ».