Je souhaite revenir sur la présentation quelque peu idéaliste de M. Giacobbi sur plusieurs points. En premier lieu, l'Inde a manifesté une volonté constante de faire prévaloir la loi indienne sur le droit international. J'ai le souvenir de la bataille que nous avions dû mener pour qu'un institut franco-indien, créé dans les années 80, soit soumis au droit international. Je souligne d'ailleurs que ne figure pas, et pour cause, de clause d'arbitrage dans l'accord que nous allons examiner. Il faut donc tempérer l'analyse et avoir à l'esprit la très forte conception que les Indiens ont de leur souveraineté, dont nous pourrions d'ailleurs nous inspirer.
En deuxième lieu, je suis en désaccord avec votre vision des relations entre l'Inde et le Pakistan. Certes, la question nucléaire a calmé le jeu mais j'ai entendu par le passé les Indiens qualifier les Pakistanais de « mad dogs » desquels il fallait se protéger. La montée en puissance de la Chine leur pose certainement problème, d'autant que Chinois et Indiens ont deux approches différentes du monde : les uns sont matérialistes, les autres religieux.
Enfin, vous n'avez pas souligné la dualité constante de l'économie indienne. Lorsque la France a souhaité, il y a plusieurs années, présenter devant le Conseil de sécurité une résolution pour combattre l'extrême pauvreté, les Indiens ont refusé de la co-signer au motif qu'il n'y avait pas d'extrême pauvreté en Inde.
L'Inde sera un très grand partenaire à terme. Vous avez raison de souligner son excellence dans le domaine informatique dans lequel nous devons intensifier les coopérations. Il ne faut cependant pas sous-estimer les difficultés indiennes en matière de développement.