Bien que je partage, comme nous tous, les préoccupations du rapporteur, je ne crois pas, pour notre médecine libérale – ou ce qu'il en reste –, à la méthode administrative et coercitive.
La proposition de loi ignore les motivations des jeunes médecins qui cherchent à s'installer, et qui veulent exercer dans des conditions favorables, en partageant moyens et matériel avec des confrères, parfois d'autres disciplines. Si, à sept kilomètres de Nice, ville surmédicalisée, on ne trouve pas de médecins, il faut améliorer le transport des patients invalides au lieu d'inciter des praticiens à s'installer sur place. Pensons en outre à la situation conjugale des praticiens : un médecin de vingt-neuf, trente ou trente-cinq ans qui devra travailler trois ans dans une zone défavorisée va-t-il assumer seul l'éducation de ses enfants ou les laisser à l'entière charge de son conjoint ? Certes, on peut faire le pari qu'au terme de la période obligatoire, il s'installera définitivement sur place, mais c'est peut-être l'inverse qui se produira, auquel cas les patients devront s'habituer tous les trois ans à un nouveau médecin.
Par ailleurs, le texte prévoit-il que les étudiants pourront se présenter à plusieurs internats régionaux ?