Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, monsieur le rapporteur, il nous faut, certes, éviter de légiférer sous le coup de l'émotion. Mais vous avez entendu, hier, la grand-mère d'Agnès, Solange Marin, qui vous a remercié, monsieur le garde des sceaux, et qui a appelé les parlementaires à voter ce texte.
De quoi s'agit-il ? Nous sommes tous d'accord, dans cet hémicycle, pour dénoncer le manque de moyens humains et pour reconnaître que des moyens supplémentaires sont indispensables à une bonne administration de la justice.
Pour autant, il n'est pas acceptable que, comme l'a rappelé Éric Ciotti, sur 100 000 peines de prison prononcées chaque année, seulement 40 % d'entre elles soient aujourd'hui exécutées et que, donc, près des deux tiers ne le soient pas. Si nous voulons redonner crédibilité à la justice et confiance en la justice, nous devons améliorer l'exécution des peines, d'autant que la loi pénitentiaire prévoit des alternatives à la prison, puisque les condamnés à deux ans d'emprisonnement ou moins peuvent exécuter leur peine en dehors de la prison. Il faut néanmoins augmenter le nombre de places en établissement pénitentiaire, ce à quoi tend ce projet de loi qui prévoit la création de 20 000 places supplémentaires. Je vous ai soutenu sur ce point, au nom de mes collègues du Nouveau Centre, monsieur le garde des sceaux. J'ai également appelé votre attention sur le fait que nous devons veiller, dans le cadre du partenariat public-privé, à ce que cela profite à l'ensemble du tissu économique de la nation. Le projet de loi prévoit également un plus grand nombre de centres éducatifs fermés. Enfin, monsieur le garde des sceaux, lutter contre la récidive implique davantage de moyens humains et financiers pour le suivi des délinquants.
Ces mesures n'auraient aucun sens sans cette loi de programmation que vous nous invitez à voter et à laquelle nous apporterons notre soutien.
Je me tourne vers Éric Ciotti et mes collègues de l'UMP pour leur dire que, lorsque le Nouveau Centre dépose un certain nombre d'amendements tendant, notamment, à reconsidérer la remise automatique des peines pour les récidives en matière de crime sexuel, il aimerait également avoir leur soutien. Il convient de tenir compte de la dangerosité du détenu avant de le laisser sortir.
C'est au prix de cette exigence, monsieur le garde des sceaux, que nous vous apportons votre confiance. (Applaudissements sur les bancs du groupe NC et sur quelques bancs du groupe UMP.)